Allaiter après la reprise du travail

Après mon retour d’expérience sur les couches lavables, en voici un autre sur l’allaitement et la reprise du travail.

Héhé, il faut bien rire.

Une fois encore, l’objet n’est pas de faire l’apologie de l’allaitement à tout prix, ni de décrire en long et en large toutes les méthodes possibles pour poursuivre l’allaitement quand on reprend le boulot… Je vous raconte seulement comment moi je procède, et comment je le vis… Quand j’étais enceinte, j’ai cherché pas mal d’infos sur ces sujets-là ; alors si cet article peut être utile à une future maman, j’aurai tout gagné 🙂

Depuis un peu plus de deux semaines, Mélodie est donc chez sa nounou dix heures par jour, cinq jours par semaine. Contrairement à Jules, je n’ai pas hésité une seconde à poursuivre l’allaitement (j’ai plus d’expérience maintenant). Je me suis documentée (si vous voulez en savoir plus sur le pourquoi et le comment, je vous invite à lire le dossier de la Leche League à ce sujet, qui est assez complet et plein de bon sens… même si certaines parties m’ont bien fait rigoler, comme : « et pourquoi pas, bébé emmené au travail ! » 😀 Ha mais oui, pourquoi pas…! je vais en toucher un mot à mon chef, tiens.

Une fois ma décision prise, il a fallu m’équiper pour tirer mon lait.

1) Le tire-lait électrique

J’ai eu la possibilité de louer un tire-lait électrique en pharmacie… avec une ordonnance, c’est remboursé ; il faut tout de même acheter un kit contenant les téterelles et les petites bouteilles. Le mien, c’est un KITETT.

Voilà la bête.

Double pompage, débit réglable, et tout et tout. Avantages : c’est rapide (grâce au double pompage), pratique (si on arrive à maintenir les téterelles en place avec un bandeau de grossesse, par exemple, on peut faire autre chose de ses mains libres… enfin, tant qu’on n’a pas besoin de bouger bien sûr), et c’est pas mal pour aider les montées de lait au début. Inconvénients : il nécessite de l’électricité ; la mallette est lourde, et (vous avez vu la photo) assez encombrante ! Et puis ça fait un petit bruit régulier, bzzzt, bzzzt… pas vraiment gênant, mais pas vraiment discret non plus…

Conclusion : impossible pour le boulot (primo, parce que je n’ai pas de prise électrique dans les toilettes, seule pièce où j’ai un peu d’intimité pour cette activité… intime ! et secundo, parce que je me voyais mal me trimballer cette grosse valise en plastique tous les jours).

2) Le tire-lait manuel

J’ai finalement opté pour un tire-lait manuel ; bien que j’en aie eu un à prêter, j’ai préféré acheter le mien, d’autant plus que je savais (pour l’avoir déjà utilisé) que ce modèle me convenait très bien.

Il s’agit du tire-lait Avent de Philips. Je l’ai eu pour une quarentaine d’euros chez Amazon. La poignée permet de contrôler soi-même le débit. Il est entièrement démontable, c’est un modèle facile à nettoyer et à réassembler. Pour l’instant, il ne couine pas (je me souviens que mon premier couinait à la longue).

Transport et conservation

J’ai aussi acheté des petits pots pour transporter et pour conserver le lait, plutôt que des sachets jetables. C’est mieux, on peut les réutiliser plus tard (pour stocker et conserver des compotes et des purées, par exemple). Ils passent au congélo, au micro-ondes (même si je ne les micro-onde pas, personnellement, pour conserver toutes les qualités nutritives du produit… je préfère la décongélation à l’eau chaude). Ils passent aussi au lave-vaisselle, si vous avez la chance d’en avoir un.

J’en ai 10 de 180 ml et 10 de 240 ml. J’avais lu quelque part qu’ils fuyaient, j’avais un peu peur ; surtout pour le transport. Je les véhicule dans un petit sac isotherme, que je laisse bien debout dans ma voiture (coincé dans un sac plus grand), et je n’ai pas eu de problème pour l’instant.

Biberons

Enfin, j’ai pris trois biberons, les plus grands je pense.

Il s’agit de la gamme Natural de chez Avent. Les miens sont en verre ; même si ceux en plastique sont désormais tous dépourvus de bisphénol A, j’ai pensé à garder la possibilité de le passer au micro-ondes (quel que soit le type de plastique ce n’est pas génial de le micro-onder… même si je le fais régulièrement pour moi, je n’utilise quasiment que des « gamelles » en plastique pour moi le midi !), pour nous ou pour la nounou (finalement, elle le réchauffe comme moi, dans une casserole d’eau chaude… elle est top je vous dis).

J’ai deux tailles de tétines (ou trois ?), au débit adapté à plusieurs âges. Comme vous pouvez le voir sur la photo, ce sont des tétines dont l’ergonomie rappelle la forme du sein. Mél les a boudés un peu au début ; mais plus parce qu’elle préférait le sein que le biberon en général. Maintenant, elle a pris le pli ; à la maison c’est le sein, et chez nounou, c’est le biberon !

Bon, ça c’était pour le côté matos.

Budget

Niveau budget, pour l’alimentation de bébé j’ai donc dépensé un peu moins de 150 euros en tout. Ce n’est pas délirant, surtout que j’aurais dépensé à peu près la même chose si j’avais du arrêter l’allaitement (en biberons, tétines, petits pots pour les futures compotes et purées…), à l’exception du tire-lait, donc (40 euros) ; mais il aurait fallu rajouter deux boites de lait artificiel par mois (30 à 40 euros par mois… soit 180 à 240 euros au bout de six mois, durée pendant laquelle j’espère allaiter Mél).

Mais ce n’est pas pour ça que j’ai voulu poursuivre l’allaitement. C’est avant tout parce qu’il n’y a rien de tel pour bébé que le lait maternel (et aussi parce que je kiffe l’allaitement !) ^^

Ce n’est pas Mélodie qui vous dira le contraire.

Organisation

J’allaite ma petite toupie avant de la déposer chez nounou, à 8 heures. Je tire mon lait chaque jour au boulot, à midi puis 16 heures, grosso modo. Je le stocke dans deux petits pots que je laisse au frigo toute la journée ; je les transporte dans un sac isotherme. Je vais chercher ma puce vers 18 heures, et je l’allaite vers 19 heures, puis à nouveau un peu juste avant de la coucher, vers 21 heures. Avec un peu de chance, maintenant, elle tient jusque 7h, 7h30 ; mais elle se réveille encore relativement souvent vers 4h, 4h30. Si elle fait une nuit non-stop, j’aurai la chance de pouvoir tirer un petit pot supplémentaire sur un sein, pendant qu’elle tétera l’autre (parce qu’ils seront remplis à bloc).

Bébé repu… mission accomplite.

Quelles quantités tirer ? Alors ça, c’était le gros point d’interrogation quand j’ai commencé. J’avais donc prévu le coup, et commencé à faire des réserves de lait au congélateur (avec mon super tire-lait électrique !), un mois avant de reprendre le boulot. Je n’avais pas un stock délirant, 16 petits pots remplis entre 140 et 180 ml, tout au plus (j’ai lu des témoignages de mamans qui avaient jusque 6 litres au congél !). Le premier jour, j’ai donné deux petits pots que j’avais laissé décongeler la veille au réfrigérateur, plus un congelé pour qu’elle le garde en réserve « au cas où ». Ils me servent aussi quand je décide de faire une petite soirée ou un resto tricot avec les copines, et que Mel passe la soirée avec son papa.

Difficile de savoir combien prend un bébé quand il est au sein… J’ai repris le travail peu avant les trois mois de Mél. La première semaine, elle boudait un peu le biberon, elle utilisait un seul petit pot (donc maximum deux biberons de 90 ml ; souvent, elle fractionnait même en plus petites quantités, genre 4 repas de 40 à 50 ml). J’avais de la marge ; je tirais à peu près 140 ml le midi, et 100 ou 120 à 16 heures. J’ai pu conserver l’excédent et le congeler.

La deuxième semaine, elle s’y est fait ; elle prenait deux biberons de 90 à 120 ml. Je tirais pile ce qu’il fallait. Je réfrigérais le tirage du Vendredi pour le donner le Lundi matin, sinon elle avait le lait du jour pour le lendemain. Inutile de le congeler, le lait maternel peut se conserver jusque 8 jours au réfrigérateur ; c’est plus que ce qu’on pensait (il contient des agents qui limitent la prolifération des bactéries !). Elle devait avoir encore un peu faim (même si elle refusait de manger plus), parce qu’elle pleurait un peu entre les siestes.

La troisième semaine (celle-ci, donc), elle prend plus ; elle boit jusqu’à ce qu’elle soit complètement repue, et après elle dort comme un loir pendant 3 heures… Elle prend donc désormais deux biberons de 140 à 150 ml, soit 280 à 300 ml ! (N’oubliez pas qu’il y a un pic de croissance vers les 3 mois). J’ai donc du donner, en plus de mon tirage quotidien, un petit pot congelé de ma réserve, qui tient un ou deux jours…

Problème : à ce rythme-là, ma réserve va vite s’épuiser, si je n’arrive pas à tirer plus. Hier, j’ai essayé de tirer trois fois au lieu de deux (à 11h, 14h et 17h), mais j’ai eu trois fois 80 ml, donc ce n’est guère mieux. Peut-être que si je persiste je produirai plus de lait, ceci dit. Je préfèrerais quand même garder uniquement deux tirages (c’est plus vivable, même si l’acte ne me prend pas plus qu’un quart d’heure, il se peut que je doive caler des rendez-vous ou des déplacements entre deux…) ; il faudrait donc que j’arrive à tirer deux fois 150 ml. Je sais que je peux le faire, je tire déjà 140 ml certains midis, parfois 80 à 100 ml sur un seul sein… j’ai de la contenance. En attendant, il faut que je profite des nuits complètes de Mél pour prendre un peu d’avance… Allez, les nénés, ALLEZ !!!

(A suivre…)

Hihihi ;-p

PS : Encore une chose ; j’ai oublié de vous parler de la conservation du lait et de la stérilisation des biberons.

La conservation du lait

Le lait peut donc se conserver jusqu’à 8 heures à température ambiante, 8 jours au frigo, 2 semaines au freezer, et 3 à 4 mois au congélo (et plus encore, mais comme la composition du lait maternel évolue avec l’âge de bébé, cela ne sert à rien de congeler le lait pendant des mois, si vous voulez mon humble avis). Si vous avez fait comme moi un petit stock, pensez donc à la règle du « First In, First Out, ou FIFO).

La stérilisation des contenants

Quant à la stérilisation, personnellement je ne m’embarrasse plus du tout avec ça ; on est beaucoup revenu sur son utilité, dans les pays occidentaux en tous cas. Mél ne s’en porte pas plus mal…

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