J’aime… Amélie Nothomb

Une fois n’est pas coutume ; comme je ne peux pas vous montrer mes réalisations récentes (d’autant plus qu’en ce moment je n’avance à rien… mais aussi parce que la plupart sont des futurs cadeaux, dont les destinataires rôdent par ici…), je vais vous parler de mon amour récent de la lecture. Ou plutôt, de ma réconciliation avec cette dernière, grâce à mon auteur chouchou du moment : Amélie Nothomb.

Ceux qui me connaissent un peu savent que je ne lis jamais. Même pas un livre par mois… Je vais me coucher quand je suis bien fatiguée, sinon je passe des heures à me retourner sans arrêt, le cerveau toujours en ébullition. Quant à lire dans la journée, pour moi, c’est tout simplement inconcevable ; j’ai déjà des milliers de choses à faire (que ce soit par envie, ou par obligation). Mais il y a une chose qui m’est bien plus désagréable que d’avoir « trop » de choses sur ma « to do list » (par rapport au peu de temps que je m’accorde pour cela) : c’est de rester assise « à ne rien faire ». L’idée m’est tout bonnement insupportable. Alors, quand j’ai du prendre le train il y a quelques temps (même pour une heure ! pour me rendre à Paris, un soir…), j’ai acheté un livre de poche à la librairie de la gare…

Ni d’Eve ni d’Adam est un roman (qui m’a semblé autobiographique, mais a priori non ; j’ai lu ici qu’on pouvait le qualifier d’autofiction) paru en Juillet 2007. Amélie, âgée de 21 ans, s’improvise professeur de français au Japon, et raconte son histoire d’amour avec Rinri, un étudiant japonais de bonne famille, venu s’inscrire à ses cours particuliers. Pour ceux qui connaissent un peu l’auteur : l’intrigue a lieu juste avant (et pendant) celle de Stupeurs et Tremblements (voir ci-après). J’ai particulièrement aimé le voyage initiatique à travers les us et coutumes japonaises (même si certains lui reprocheront d’accumuler les clichés…) ; ainsi que les différents sentiments, les différences culturelles, et les difficultés à être en phase qui en résultent…

Le lendemain de mon voyage à Paris, au soir, j’avais fini de lire Ni d’Eve ni d’Adam. J’ai immédiatement eu envie de relire Stupeur et tremblements, parce que chronologiquement ils se déroulent un peu en parallèle…
Ce second ouvrage, publié en 1999, est un roman autobiographique, cette fois. Il décrit comment Amélie a été embauchée au sein d’une grande compagnie nippone : Yumimoto ; et raconte son lent déclin, ou comment, de « traductrice », elle est passé à « dame pipi ». J’ai particulièrement aimé le rapprochement entre les relations ambiguës (on peut même parler de fantasmes) vécues par Amélie et sa supérieure hiérarchique, Fubuki Mori, et celles du film de Nagisa Oshima : Furyo, entre le Major Jack Celliers (David Bowie), fait prisonnier à Java en 1942, et son geôlier, le Capitaine Yonoï (Ryuichi Sakamoto).

Enfin, j’ai relu, avec toujours autant de plaisir, Métaphysique des tubes, un troisième roman autobiographique. Celui-ci résume les trois premières années d’Amélie, au Japon ; comment, jusqu’à l’âge de deux ans et demi, n’ayant jamais esquissé le moindre mouvement ni prononcé le moindre mot, elle sera comparée à un « tube » (digestif). Puis, sa sortie triomphale de cette létargie « divine », et sa découverte du monde, du langage, de ses proches, de son entourage… J’ai particulièrement aimé ce chapitre autobiographique empreint de naïveté enfantine, mêlée au regard détaché, ironique et doucement cynique, habituel à Amélie Nothomb.

Entretemps, j’ai également relu Hygiène de l’assassin, dont je parlerai dans une prochaine note… (il n’a rien d’autobiographique). Ensuite, je relirai Le sabotage amoureux, qui est en quelque sorte la suite de Métaphysique des tubes… puisqu’il aborde le séjour en Chine d’Amélie, alors âgée de 5 ans, entre 1972 et 1975.

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